Auguste ILOKI est né le 15 décembre 1950, à Bokombo, dans le département de la Cuvette. Ses études primaires ont été, en 1965, sanctionnées par un Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires (C.E.P.E). Il obtient son Brevet d’Etudes Moyennes Générales (B.E.M.G) en 1969. Ce diplôme lui ouvre la voie aux études supérieures, notamment, à l’Université de Brazzaville. Il y sort, en 1976, licencié en droit, option droit privé.
Soucieux de parfaire son profil et d’approfondir ses connaissances en droit, Auguste ILOKI s’inscrit à l’université Paris X, en France, où il décroche, en 1978, le Diplôme d’Etudes Approfondies (D.E.A) en droit des affaires. La même année, il obtient, aussi, le diplôme de l’Ecole Nationale de la Magistrature de Paris (E.N.M), section internationale.
Son cursus académique a été couronné par la soutenance d’une thèse, à l’Université Paris II en France, sur « le licenciement individuel en droit congolais et en droit français ». Cette soutenance a été sanctionnée par un doctorat d’Etat en droit.
Au Congo, s’ouvre à lui une grande et riche carrière.
En effet, le 15 décembre 1979, il est juge au tribunal de grande instance de Brazzaville. Deux ans après, soit en 1981, Auguste ILOKI est nommé Conseiller juridique du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice. Il est, ensuite, tour à tour, nommé Conseiller à la Cour d’appel de Brazzaville (en novembre 1981) et directeur du cabinet du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de février 1983 à mai 1986. Après le cabinet Auguste ILOKI occupe, de mai 1986 à juillet 1991, le poste de président du tribunal populaire de commune de Brazzaville.
Il retrouve le cabinet, cette fois ci, à la présidence de la République où il est nommé Conseiller juridique et administratif du Chef de l’Etat. Il y reste de 1991 à 1992. Au cours de cette année 92 Auguste ILOKI est, successivement, nommé Conseiller juridique et administratif du président de l’Assemblée nationale et juge à la Cour suprême.
Au lendemain de la guerre civile qu’a connue le pays, en 1997, Auguste ILOKI est nommé, en 1998, président de la Chambre administrative et constitutionnelle de la Cour suprême. Il occupe ces fonctions jusqu’en 2003, année au cours de laquelle il est nommé vice-président de la Cour constitutionnelle.
Chargé de cours à l’école nationale d’administration et de magistrature, ainsi qu’à la faculté de droit de l’université Marien NGOUABI depuis 1982, Auguste ILOKI a, également, écrit plusieurs articles :
– les tribunaux populaires en République du Congo in PENANT, revue de droit des pays d’Afrique, n° 786-787, janvier-juin 1985, p.107 ;
– l’extension de compétence des tribunaux du travail en République populaire du Congo, Travail et Profession Outre Mer (TPOM), n° 616 du 2 janvier 1985, p.13 ;
– une juridiction d’exception en République Populaire du Congo : la Cour Révolutionnaire de Justice in PENANT n° 788-789, juillet-décembre 1985, p.255 ;
– le Conseil constitutionnel, une nouvelle institution au Congo in PENANT, n° 790-791, janvier-juillet 1986, p.9 ;
– la Cour Révolutionnaire de Justice : maintenue ou supprimée ? in Mweti n°1037 du jeudi 13 septembre 1984, p.3 et n° 1038 du vendredi 14 septembre 1984, p.3 ;
– la justice au Congo : pouvoir ou service public ? in Revue des sciences sociales n° 6, avril-juin 1986, p.138 ;
– note sous le jugement du tribunal d’instance de Bacongo du 27 mars 1984 in PENANT n° 793, janvier-avril 1987, p.155.
Il a, aussi, donné des conférences à l’ISSEJAC (Université Marien NGOUABI) et à l’école supérieure du parti SAMORA MOISES MACHEL :
– organisation judiciaire, procédure civile, commerciale, administrative et financière (Conférences académiques organisées le 27 mai 1986 à l’I.S.S.E.J.A.C de l’Université Marien NGOUABI) ;
– les nouvelles conceptions du législateur congolais en matière de contentieux social (conférence organisée le 19 décembre 1986 à l’école supérieure du parti SAMORA MOISES MACHEL) ;
– le juge congolais face à la rupture abusive du contrat individuel de travail par l’employeur pour motif personnel (deuxièmes journées juridiques organisées par le laboratoire d’analyse juridique, administrative et politique du département des sciences juridiques et administratives de l’I.S.S.E.J.A.C, Université Marien NGOUABI), le 28 avril 1987).
Auguste ILOKI est, de toute évidence, un magistrat doctrinaire. Il s’est illustré, depuis 2000, par sa contribution scientifique en démêlant certaines questions de droit, renseignant et éclairant les justiciables, les magistrats, les avocats…L’ensemble de ses réflexions fait, actuellement, l’objet de huit parutions :
1. le droit du licenciement au Congo (2000) ;
2. le recours pour excès de pouvoir au Congo (2002) ;
3. le droit du divorce au Congo (2004) ;
4. le droit des successions au Congo, tome1 (2006) ;
5. le droit des successions au Congo, tome 2 (2006) ;
6. le droit du mariage au Congo (2008) ;
7. le droit des parcelles de terrain au Congo, tome 1 (2010) ;
8. le droit des parcelles de terrain au Congo, tome 2 (2012).
C’est, donc, à l’ensemble de son œuvre et de son engagement au service de la République qu’il doit, le 17 septembre 2012, sa nomination en qualité de président de la Cour constitutionnelle.
Marié, père de sept enfants, Auguste ILOKI est grand officier dans l’ordre du mérite congolais.
Fait à Brazzaville, le 16 mai 2013